Il est fort rare qu'un thème, ou motif, ne soit utilisé qu'une seule
fois dans une pièce. Qui dit "forme" dit "répétition", par conséquent
un thème est fait pour être répété. Le développement d'une forme
sonate par exemple, permet au compositeur de rappeler les thèmes, en
leur appliquant des modifications. Et de ce fait le développement
d'une sonate n'est pas interchangeable avec le développement d'une
autre sonate.
Mais la répétition d'un même motif dans des mouvements différents
était peu commune avant le -ème siècle, même si quelques exemples
existent, comme Messe en si de Bach ou la Messe en Ut de Mozart. Parmi
les premiers exemples d'oeuvres cycliques figurent celles ou sont
utilisés pour le final des éléments thématiques entendus au
début. Entre autres ([2]) : la symphonie numéro
de
Haydn, la sérénade Opus
de Beethoven, la symphonie numéro
de
Brahms, ou encore la symphonie numéro
d'Elgar.
Le rappel thématique sera de plus en plus utilisé au -ème
siècle. Les pionniers étant Beethoven, avec par exemple la sonate pour
piano en La (opus 101), Schubert, avec le entre autres le Trio avec
piano en Mib et la Fantaisie en Do pour violon et piano, ou encore
Berlioz avec la Symphonie fantastique.
Les générations suivantes de romantiques se montreront très friands de
ce procédé. Par exemple Mendelssohn dans ces premières sonates pour
piano, Schumann, qui à la fin de son quintette construit un fugato
dont le sujet est le thème du premier mouvement et le contre-sujet le
refrain du rondo. Les fameux leitmotiv de Wagner ([1]), ou
encore les thèmes-personnages de Beethoven sont encore d'autres
illustrations de ces thèmes qui apparaissent de façon récurrente au
cours de différents mouvements d'une même oeuvre.
klaus 2016-04-26