Le deuxième mouvement avec son écriture de piano en arpèges (avec
"mélodie aux pouces"), a un caractère très romantique, dans le style
de Lizst, ou encore de Schumann. est joué la plupart du temps à
l'unisson par le violon et le piano, contrastant avec l'écriture en
dialogue du premier mouvement.
Le thème est construit autour du motif
(une
tierce ascendante suivie d'une seconde descendante), qui n'est autre
qu'un prolongement de
.
1
La notation pourrait être contestée par les puristes, il a
certes été fait abstraction des ornementations, et seules les
"grosses" notes ont été utilisées pour identifier
. On observe toutefois,
de façon analogue à
, un thème en forme de
(torculus, [1]), c'est-à-dire un intervalle ascendant
suivi d'une intervalle descendant. On remarque que la juxtaposition
des motifs
(et dérivés)
engendre une marche et que la tension s'accroît pendant les
premières mesures, jusqu'au point culminant (un ré) qui est atteint
avec un intervalle de tierce.
Le caractère foisonnant de ce thème vient d'une part de la répétition
inlassable de , mais aussi de l'écriture en imitation obtenue en
observant la basse :
1
On remarque que la basse joue le motif en augmentation. De
plus, les mesures
et
de l'extrait sont la transposition à la
tierce supérieure des mesures
et
. Les notes faisant exception
ont été placées entre parenthèses. On constate donc que l'intervalle
de tierce, générateur de la sonate, ne se trouve pas que dans le
matériau mélodique, il influence aussi le parcours tonal.
s'étend sur
mesures, ce qui lui confère un caractère
instable en plus de son écriture dense et agitée. Une cellule
rythmique récurrente dans le thème
, notée
, renforce cette
instabilité :
Le caractère agité et haletant induit par cette cellule vient des
appuis sur les contre-temps de la noire et de la première double
croche, Mettre en valeur toutes les occurrences de dans
occasionnerait une cacophonie visuelle inutile, tant elle est
fréquemment utilisée : une mesure sur deux pendant les quatre premières
mesures, puis en boucle pendant deux mesures avant de disparaître
(dans un dernier sursaut à la huitième mesure du thème).
est
utilisé pour créer une tension croissante dans les
premières
mesures.
Dans le développement, sera utilisé sous une version épurée de
ces doubles croches qui lui donnent son caractère nerveux :
Il ne sera jamais utilisé dans la tonalité de l'exemple ci-dessus, cet
extrait sert juste à nous montrer la correspondance entre et le
motif qui sera utilisé dans les rappels thématiques et le
développement.
est souvent utilisée en même temps qu'un motif mélodique, noté
, qui sert dans cet extrait à ornementer
.
est composé de
deux demi-tons consécutifs (ou encore d'un ton suivi d'un demi-ton) :
1
On remarque que fréquemment, le premier des deux intervalles de
est une seconde majeure. Cela certes pourrait sur un plan
théorique se discuter. Toutefois ces notes serrées à la fois
rythmiquement et mélodiquement donnent un caractère haletant à ce
thème, l'effet obtenu est donc très proche. En étant excessivement
pointilleux, on pourrait même considérer que comme un ton auquel on
ajoute un ton et demi forment une tierce mineure, le motif
est lié
au motif
.
est cité en mouvement contraire dans la huitième mesure. De par la
façon dont on y observe une succession de petits intervalles,
et
sont très proches.
klaus 2016-04-26